mercredi 10 janvier 2018

Le temps de l'absolu - carte blanche à Philippe Piguet / Galerie C, Neuchâtel, 2015.















« 5 607 249… c’est le dernier nombre qu’a peint Roman Opalka sur le tableau qu’il a laissé
inachevé suite à sa brutale disparition, le 6 août 2011.
Il y a cinquante ans l’artiste avait décidé de mettre en oeuvre un projet artistique consistant à peindre
l’ensemble des nombres entiers naturels suivant un protocole de travail extrêmement précis. C’était
au printemps 1965. Quarante-six ans durant, Roman Opalka n’a jamais dérobé à la règle. Un projet
d’oeuvre, un projet de vie : tel est son admirable exemple.
Le Temps de l’Absolu n’est pas une exposition en son hommage. Pas plus qu’elle n’est la réunion
d’artistes dans son sillage ou qui lui seraient redevables d’une posture. En cette année de jubilé, elle
se veut tout simplement une façon d’écho mémorable à sa mémoire. Pour avoir eu le privilège
d’être de ses amis proches et de l’avoir accompagné dans son travail pendant de longues années, je
tenais à le saluer à ma manière. L’invitation de Christian Egger à une carte blanche en sa Galerie C
m’en offre l’occasion.

Le Temps de l’Absolu rassemble 9 artistes de générations et de pratiques artistiques très différentes.
Tous ont en commun d’avoir fait le choix de démarches radicales qui les déterminent à l’ordre
d’esthétiques conceptuelles et minimales dont les protocoles de travail n’en sont pas moins
laborieux, voire obsessionnels, mais qui ouvrent des champs volontiers poétiques. Ils composent
avec les critères de discipline, de répétition et d’aléatoire pour constituer des oeuvres singulières et
sensibles dont la vertu cardinale est de dire leur être au monde. Un être en quête d’absolu. »1
Texte: Piguet Philippe, « Le Temps de l’Absolu », note d’intention dans le cadre de l’exposition «
Le Temps de l’Absolu », Galerie C, Neuchâtel, 17 sept.-30 oct. 2015.
Né en 1977, Nicolas Aiello vit et travaille à Montreuil. Il débute des études artistiques en 2001 à
l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble.

Ses oeuvres sont notamment présentes dans les collections de la Bibliothèque Nationale de France
ainsi que dans la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou à Paris.
Arpentant les villes, Nicolas Aiello capture écritures et signes graphiques qu’il aperçoit afin de les
reproduire dans ses dessins, entremêlant ainsi les traces urbaines isolées de leur environnement
originel. L’artiste tisse un réseau architectural, composant avec les lignes du temps et de l’écriture,
rendue soudain illisible au sein de dessins rythmés. Ecrire et dessiner sont indissociables pour
Nicolas Aiello, qui s’adonne à lier les deux éléments obsessionnellement.

Site internet de l’artiste: http://nicolasaiello.com/
Texte: Philippe Piguet

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